LANDLORD ÉPISODE # 23
CHIC !! C'EST L'HEURE DE MON FEUILLETON !!!
23.Bi.Bi.Bi.
Les portes s’ouvrirent automatiquement et il quitta la vie suspendue de la zone internationale, la peur au coeur. Des porteurs de pancarte attendaient un signe de reconnaissance des voyageurs.
Un homme d’un certain âge, à l’air avenant, tenait nonchalamment celle qui portait son nom. Thomas se dirigea vers lui. Une jeune femme qui attendait un certain D. Anger haussa les
sourcils en croisant son regard qu’elle soutint anormalement avant de faire pivoter la pancarte.
Il lut : FUYEZ !
Thomas s’arrêta, bousculé par les voyageurs. Le temps de réagir, la jeune femme avait disparu dans la foule. Baldred B. Baxter attendait toujours le regard un peu perdu, qui devint perçant lorsque Thomas s’avança vers lui
— Sir Thomas, non ? Je l’aurais parié, les Anglais, c’est stupide non ? Ils sortent de là comme des flèches et après il faut leur courir après.
La poignée de main fut longue et chaleureuse, Baxter parlait le français avec une intonation peu anglo-saxonne.
— Et comment font les écossais ?
— Bon, les écossais rentrent chez eux n’est-ce pas ? Le voyage est terminé, c’est plus calme. Mais où est votre compagnon ?
— Il a été retardé au dernier moment. Vous n’avez pas remarqué la jeune femme qui se tenait là un peu devant vous ?
— A la bonne heure, vous l’avez vu aussi ! Bien sûr, elle portait au lobe de son oreille, ravissante non ? Une étrange boucle d’oreille en forme d’Ouroboros. Comment était son visage ?
— J’esperais que vous sauriez la reconnaître...
— Oh je saurais, n’ayez aucune inquiétude. Puis-je me présenter ?
Je suis donc votre secrétaire particulier, Baldred Baxter, un nom bien ridicule n’est ce pas ? Alors écoutez, que voulez vous faire ? une bière de bienvenue ? Ou plutôt vous voulez faire un tour en ville, on peut déjeuner. La cuisine écossaise fait pitié, non ? Mais
je connais ici en ville quelques adresses délicieuses. Il n’y a pas de restaurant à Glaymore, l’adieu à la civilisation. Sinon bien sûr l’hélicoptère attend. Il est encore l’heure de tous les possibles, vous semblez fatigué.
— Un peu, le voyage a été un peu fatiguant. Je boirai bien un
verre.
— Aaaahhhh parfait, whisky ?
— Une bière serait parfait.
— Lager ? Stout ? Pale ale, heavy ? C’est par ici, j’ai fait un repérage en vous
attendant, le travail d’un secrétaire, non ?
Thomas en une demi-pinte fut conquis par son secrétaire, homme disert et cultivé,
qui passait la moitié de son temps à de moquer des autres et l’autre moitié à se moquer de
lui-même.
— Bon, mon rôle est de vous aider n’est ce pas, c’est un pays de fous, vous le verrez, mais pas d’imbéciles comme tant d’autres, alors si on est un peu fou aussi n’est ce pas, on supporte.
— Vous êtes écossais ?
— Grand Dieux non, mon père l’était un peu, mais ma mère était très très grecque, et vénitienne, juive quoi. Je suis né à Rhodes.
— Et vous habitez habituellement l’Ecosse ?
— J’habite habituellement chez une écossaise. J’habitais. Bibi vous l’a dit, non ? J’étais son professeur de français.
— Oh, vous êtes enseignant aussi ?
— Moi ? Pas du tout, mais j’ai habité chez une française. Bibi m’a proposé ce travail. Secrétaire de Landlord, Bibi dit assistant, c’est ridicule n’est ce pas, je pourrais être votre père, secrétaire, comme au Siècle des Lumières, une autre bière ?
— Non merci, je crois que maintenant j’ai hâte d’être à
Graymore.
— Très bien, il est malcommode de converser en hélicoptère...
— Oui, le bruit.
— Non le paysage, il est splendide, à cette heure ça peut faire un Turner. Je préfère Cézanne, mais en Ecosse, n’est ce pas. Donc voilà ce que je vous propose : vous avez une question, un doute, un problème, un trouble vous me posez la question. A vrai dire je
ne sais pas grand chose, je ne suis même jamais allé à Graymore, mais je suis un ignorant qui sait trouver les réponses. Entendu ?
Nous y allons ?
—Monsieur Baxter...
— Baldred, le secrétaire Baldred, amusant non ? ils ont un saint ici, Baldred, selon la légende il mourut sur une île écossaise, déjà...
— Baldred... Et si je rentrais chez moi ? Si je décidais que c’est une sorte de rêve que je fais un peu trop loin de mon lit et que je rentrais chez moi pour me réveiller, petit prof de banlieue,parisien célibataire, seul et tranquille. Puis-je vous avouer qu’au moment où je vous parle je suis un bloc de terreur ?
— Ah Paris... Sir Thomas vous avez raison, rentrons, vous à Paris, moi à Rhodes. J’ai une petite maison à Lindos, où il serait délicieux de n’être rien. Notez qu’on est jamais rien, on est un toujours un héros puisqu’on vit, un tout petit héros n’est-ce pas ?
Bon, la peur, je la tiens pour la plus haute expression de l’intelligence, n’est-ce pas ? Voulez vous que j’aille prendre les billets pour nous enfuir ? Proposa aimablement Baldred en remettant sa casquette.
Thomas regarda longuement le visage de moine et les yeux perçants de son secrétaire.
— Baldred, vous êtes un homme redoutable, bien plus que Beub. vous m’avez beaucoup manqué jusqu’à présent. On m’a d’ailleurs conseillé de me méfier de vous.
—Alors ça devait être une femme.
— Deux femmes, l’une à Paris et l’autre ici, la fille à l’orémurus.
— Ouroboros. Voulez-vous mon avis ?
— Oui, de qui dois-je me méfier ?
— Oh la réponse est facile, n’est-ce pas ? De vous.
LA SUITE AU PROCHAIN ÉPISODE ........
(ndlc) ça vous dirait un deuxième épisode .......cette semaine de pont ???